Pâques….ou le retour des cloches.
C’est en signe de deuil que les cloches se taisent du jeudi-saint au soir pour revenir de Rome sonner joyeusement le jour de Pâques.
A Lessines, il y a 10 ans, on assistait aussi à un autre retour, celui des cloches de St Pierre en dommages de guerre.
C’est au 7e siècle que l’Église impose le silence des cloches trop joyeuses dès le jour anniversaire de l’arrestation du Christ jusqu’à sa résurrection. Dans la liturgie du jeudi, elles sonnent très brillamment lors du chant du Gloria tant à l’intérieur des églises qu’au dehors. Elles partent, dit-on à Rome…pour y revenir et sonner joyeusement la nuit de Pâques lors du même chant du Gloria.
A Lessines, toutes les cloches de volée de St Pierre sonneront donc arrachant le silence de la nuit.
Les cloches étaient comparées jadis à des êtres vivants. Dotées d’une belle voix, elles étaient« baptisées », vivaient et ponctuaient les événements heureux mais aussi les guerres et catastrophes.
Au fil du temps, elles assurèrent les fonctions d’horloge sonore et parfois même, comme à Lessines avant la Guerre, elles s’articulaient autour d’un carillon.
Celui de Lessines égrenait donc chaque quart d’heure d’un air particulier ( des airs d’opéras) avant la destruction de l’église St Pierre le 12 mais 1940. Il comportait 27 cloches dans sa fonction d’horloge publique sonore et 4 cloches de volée dans sa fonction liturgique. La réouverture du dossier que j’avais entreprise en 2004 comme échevin du Patrimoine ne put malheureusement être acceptée par la
Ministre de l’époque. Disparaissait alors le carillon dont l’origine remonte à l’an….1606.
Après des dizaines d’années de procédure en dommages de guerre, Lessines retrouva donc ses 4 grosses cloches il y a 10 ans ; elles furent bénies le 1er avril 2013 par l’évêque de Tournai. Le « gros bourdon » de 1.400 kg de 1794 avait survécu au désastre de 1940. Les autres furent donc refondues à Villedieu les Poëlles (Normandie) et transportées vers Lessines en convoi exceptionnel.
Caroline-Philippine a pour parrain l’actuel doyen Myle et pèse 932 kg. La 3e de 773 kg se prénomme
Catherine-Joséphine et a pour parrain notre maïeur Pascal De Handschuttter. Ferdinanda-Maria (386 kg quand-même) est la filleule de la Fabrique d’église.
Prêtez l’oreille ! On les entend successivement se répondre une à une lors de l’Angelus rythmant autrefois le travail des champs à 7h pour le début du jour, à midi pour la pause, à 18h30 pour le début de soirée.
Et si vous voulez entendre leur tintamarre complet, attendez donc une grande fête comme celle du Festin avec la « grande volée ».
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