Chers lecteurs à qui je confie mes souvenirs de « Porphyre», je me remémore en pensant à ce mois de mai écoulé à une anecdote de ma longue vie.
Si vous ne le saviez, mes frères conçus en la carrière du Mouplon ont servi, au 19e S., au pavage de la plus belle avenue du monde : l’Avenue des Champs-Elysées à Paris.
En mai 1968, une vaste révolte spontanée, de nature à la fois culturelle, sociale et politique éclate. Etudiants parisiens et contestataires lancèrent des pavés « made in Lessines » sur les forces de police. Mieux valait pour les représentants de l’ordre de « nous » éviter, car recevoir un bloc de porphyre… ça fait mal ! Ne dit-on pas des Cayoteux qu’ils ont « des tchîtes aussi dures que l’uns cayaux ».
C’est ainsi que nous, petits pavés, y avons pris part. Je dois l’avouer, nous ne fûmes pas les seuls sympathisants lessinois à ce mouvement libertaire. Un Lessinois en particulier, originaire du quartier Saint-Roch, participera aux échauffourées parisiennes : l’écrivain pamphlétaire et essayiste Raoul Vaneigem.
De nos jours, mes frères ont repris leur place discrète, simplement foulés par les pas des nombreux touristes de la Ville Lumière ou carressés par les cycles lors de l’arrivé du Tour de France !