Un pionnier russe de l’aviation, Igor Sikorsky, a dit un jour : « Selon les lois de l’aérodynamique, le bourdon est incapable de voler : le rapport mathématique entre sa tête, trop grande, ses ailes, trop petites l’empêche de soutenir son corps en l’air. Mais le bourdon ne le sait pas : c’est pourquoi, il vole ! »
Quand on y réfléchit bien, cela peut prêter à sourire. Et pourtant, nous ne nous accordons pas le droit d’être dans l’ignorance : nous devons tout comprendre, tout savoir, quitte à interpréter. C’est méprisable d’être idiot… C’est cela que l’on nous inculque dès l’enfance ! Et pourtant, tout comprendre nous égare : dois-je faire ceci plutôt que cela ? Est-ce meilleur ou mieux pour moi de prendre telle direction en lieu et place d’une autre ? La Communication rentre alors en ligne de compte et nous cherchons partout, soit le consentement de nos semblables (ou pas) et nous nous engouffrons dans des schémas complètement différents de nos ressentis réels.
Très souvent, en y réfléchissant de la sorte, nous nous égarons, nous hésitons et au bout du compte, cela fait naître en nous, un malaise difficile à vivre : la vexation, la frustration, …
Nos regrets nous étouffent, des douleurs apparaissent, nous nous emmurons dans des hypothèses, nous craignons de perdre le contrôle, que nous perdons au final et TOUJOURS ce sentiment d’incomplétude ! Alors, au final, est-ce VRAIMENT nécessaire de tout comprendre ?
Lorsque l’on lâche prise, que l’on accepte les choses comme elles viennent, j’ai remarqué à maintes reprises que ces mêmes choses étaient beaucoup plus simples à vivre et que leur compréhension devenait évidente.
ATTENTION, je ne vous dis pas de tout ACCEPTER sans essayer d’y voir clair, ni de vous poser des questions, mais arrêtons le « petit vélo » dans la tête, et clairement, le fait de « laisser aller » ne veut pas dire une PERTE DE CONTRÔLE !
Car dès que l’on abandonne ce soucis d’essayer de TOUT COMPRENDRE, on voit éclore un ressenti merveilleux : L’INTUITION !
Et là, on reprend un second souffle : celui de ne rien savoir, au départ, mais d’accepter de comprendre ce que l’on nous « donne » ! Notre mental se met en berne et les ressentis commencent à arriver !
Le changement fait peur et changer notre vision de la vie avec comme seule compétence, l’intuition, peut nous perturber ! Je ne dis pas qu’il faut oublier nos acquis, ni les transmettre aux enfants, mais il serait temps de leur dire que l’intuition comme l’expérience de vie ne sont plus des concepts à rejeter en bloc. Un exemple : comment le petit enfant apprendrai-il à marcher si nous l’en empêchons par crainte qu’il tombe ?
Je crois à un avenir basé sur des compétences, oui, de la culture, bien sûr, sur la communication verbale, non verbale mais également sur des ressentis ancrés au plus profond de notre être, comme un héritage instinctif longtemps étouffé et de moins en moins écouté !
Tentons l’expérience en nous laissant le droit au choix de l’intuition et voyons les résultats. Commençons petit, léger d’abord, et puis essayons plus grand, plus fort et voyons ce qui se passe ! J’ai envie de vous dire « jetez-vous à l’eau » ! A quoi servirait-il d’apprendre à nager sur un tabouret, en enchaînant à la perfection les techniques du crawl et de la brasse coulée, si on n’essaye pas en piscine ? Sortons (quelque peu) des schémas, voulez-vous ?
Allez, une citation pour conclure :
» N’apprends qu’avec réserve. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre ce que, naïf, soumis, tu t’es laissé mettre dans la tête – innocent ! – sans songer aux conséquences. « – Henri Michaux, Poteaux d’angle