A côté d’objets remarquables ou particuliers, les collections de l’Hôpital Notre Dame à la Rose proposent des objets de la vie quotidienne. Ces pièces, souvent humbles, témoignent de la vie hospitalière d’autrefois. Ces collections lessinoises propres sont actuellement enrichies par l’exposition ‘Les Hospices de Beaune s’invitent à Lessines’.
Du côté de la cuisine
À Lessines comme à Beaune, les soeurs cuisinaient les produits de leur ferme ainsi que des denrées achetées au marché de la ville ou à des exploitations du voisinage.
Les comptes de l’hôpital Notre-Dame à la Rose pour l’année 1382 mentionnent des achats d’oeufs, de beurre, de viande, de sel, de harengs conservés dans des tonneaux, de pois, de fèves et de vinaigre. Fin 18è s, on retrouve de fréquents achats de morue, des « estocqois » — vraisemblablement des poissons séchés — ainsi que des poissons de rivière.
Aux Hospices de Beaune, en 1501, on signale, entre autres, la présence d’une « chambrote» pour conserver le précieux sel provenant de Salins en Franche-Comté. Dans la « fromaigerie », on comptait alors six douzaines de fromages et environ mille oeufs.
Pour la préparation des repas, les hospitalières disposaient d’un grand nombre d’ustensiles : chaudières pour l’eau chaude, lèchefrites, pots en métal, casseroles dites
« quasses d’assier à queue », poêles, marmite, écumoires, couteaux, râpe, meules « pour faire la mostarde », mortiers, saloirs en bois…
À l’heure des repas
On retrouve sur les tables de nos deux hôpitaux de nombreuses pièces de vaisselle en étain, dont les plus anciennes datent du 17e s : plats de service, soupières, écuelles à oreilles, assiettes, gobelets, salières, coquetiers, burettes de table pour l’huile et le vinaigre, pots à moutarde, tasses, pichets, brocs, cafetières et théières.
Au temps d’hiver
Les vastes salles de malades, hautes et spacieuses, étaient bien difficiles à chauffer, que ce soit à Beaune ou à Lessines. De plus, les anciennes conceptions médicales préconisaient un air frais et renouvelé pour les malades. On comprend dès lors facilement la présence de bassinoires, bouillottes, chaufferettes à proximité des alcôves. Tout comme les réchauds et chauffe-plats sur la table du repas.
Et l’hygiène
L’hygiène a bien sûr évolué en fonction des conceptions médicales mais aussi des préceptes religieux. Ainsi, les aiguières et leur bassin rappellent l’importance du lavement des pieds et des mains au sein des communautés religieuses.
Plus ‘prosaïque’, les seaux en cuivre accrochés aux alcôves permettaient d’atténuer les effluves nauséabondes dans nos salles de malades et diffuser des odeurs de menthe, romarin ou lavande. Avec près de 25 pannes ou pots de chambre en étain au pied des lits, on comprend mieux l’usage de ces brûle-parfums.
A Beaune, des bassins un peu plus grands, dits à barbier, étaient placés en 1501 dans des « chaires », utilisées comme fauteuils d’aisances dans les chambres particulières.