Le corona nous plonge tous dans un abime de solitude. Nos habitudes, nos certitudes sont bousculées et nous sommes désarmés face à ce tsunami. Il faut avoir eu faim pour apprécier le gout du pain. Avoir eu soif et froid… Aujourd’hui on se rend compte combien nous aurions dû apprécier les petits bonheurs que nous pouvions savourer. La liberté de se promener en se tenant par la main. Rire, sourire et s’embrasser. Tousser, éternuer, s’étrangler sans provoquer la panique à la pharmacie ou dans un bureau de poste. Tu as de beaux yeux tu sais…(invisibles aujourd’hui) Je t’invite au resto. Un moules frite mayonnaise. Un onglet aux échalotes, une truite aux amandes (pas celle des policiers)
Craindre la présence de son meilleur ami. Se parler au travers d’une vitre. Désinfecter ses courses. C’était pourtant si bon de croquer un chocolat ou de boire un café glacé dans sa voiture avant de rentrer chez soi C’est vrai qu’il faut respecter les consignes sanitaires. Hygiène des mains, masque, distanciation. Qui peut prévoir les effets secondaires de cette infection qui oblige à vivre comme des zombies masqués. Faillites, séparations, suicides, maltraitance conjugale.
Plus que de pain, l’être humain a besoin de stabilité, de câlins, de mots d’amour, d’amitiés sereines. D’art et de lumières. Cette obscurité intérieure nous oblige à marcher comme des zombies. L’angoisse, les chocs affectifs provoquerons d’irréversibles bleus à l’âme. Et pourtant nous devons faire face et porter notre soutien aux plus faibles psychiquement. Et qui sait, si la pandémie se prolonge, peut-être ferons-nous parce de ceux, qui sur un radeau à la dérive, rameront dans les remous de vagues incontrôlables.