En voilà une belle résolution pour le siècle à venir ! En finir avec tous ces produits chimiques qui polluent les sols qui nous nourrissent, l’air que nous respirons, et l’eau qui nous apporte la vie…
Comme chaque année, après les avoir observés tout l’hiver aux mangeoires, vous serez heureux d’entendre à nouveau les chants des oiseaux. Vous guetterez peut-être les allées et venues des mésanges. Vous vous réjouirez de voir tous vos nichoirs occupés. Mais comme chaque année, vous serez nombreux à constater la mort de nichées entières…
La cause de la destruction est rarement éloignée, et elle a pour nom Pesticides (*)!
Quelques chenilles sur un fusain ? Une moisissure sur un rosier ? Des pucerons sur les jeunes choux ? Des mousses sur une pelouse ? Une herbe folle dans un gravier ? L’assortiment d’insecticides, herbicides, fongicides, désinfectants mis à disposition des agriculteurs comme des particuliers est impressionnant et a envahi nos vies.
Nos mésanges enthousiastes ne font hélas pas la différence entre chenilles saines ou empoisonnés, et les conséquences sont hélas définitives.
Ce simple signal d’alarme, parmi tant d’autres, devrait tous nous inquiéter :
- Multiplication de cancers et autres maladies, surtout en milieu agricole.
- Stérilisation des sols, disparition des vers de terre et des microorganismes vivants.
- Contamination des eaux de surface et des nappes phréatiques.
- Disparition de nombreuses espèces animales et végétales, dont nos indispensables abeilles…
Les alertes tintent de tous côtés.
Si les agriculteurs sont les plus gros utilisateurs de biocides, les particuliers que nous sommes sont quand même responsables de l’épandage de 5 à 15% de ces poisons.
La surface cumulée des jardins privés que nous pouvons soustraire aux produits « phytosanitaires » est conséquente. Autant de sanctuaires protégés où la nature et les espèces qui nous entourent retrouvent une chance de survie dans un environnement équilibré.
L’Europe est en mouvement, et plusieurs mesures de restriction de l’utilisation des pesticides sont en projet. Distances de sécurité des épandages, bannissement de certains produits, la lutte contre les géants de la chimie sera longue et âpre.
Saluons l’effort des communes pour abandonner l’utilisation de poisons dans les espaces public…
Soutenons aussi les cultivateurs pionniers qui choisissent courageusement de se libérer de l’empire chimique pour se consacrer à des pratiques durables et respectueuses de la santé et de la Terre.
Du 20 au 30 mars, la région wallonne organise « la semaine sans pesticides »,, avec de nombreuses activités à la clé ! Renseignements sur: http://environnement.sante.wallonie.be/home/slide/une-semaine-sans-pesticides–10-jours-pour-casser-les-vieux-reflexes.html
(*) ne pas confondre les pesticides de synthèse avec des produits naturels utilisés en pulvérisations, comme par exemple bacillus thuringiensis, pour lutter contre la pyrale du buis.
Gérard Thèves