Le problème, au niveau des noms considérés comme lourds à porter est qu’à l’origine, ils n’avaient le plus souvent aucune valeur dépréciative. Ainsi, Cocu ne vient souvent que d’un ancêtre ayant une « coque », autrement dit une bosse, Bordel que d’une petite « borde », habitation rurale rustique, Crétin est une altération de «Chrétien », forme ancienne de notre prénom Christian.
Baudet et Boudin ne sont que des aphérèses de Thibaud, comme Catin n’était que le diminutif de Catherine, Nigaud celui de Nicomède, alors que Hanus était le diminutif du latin Johannus, forme savante de notre prénom Jean et que Merda n’était qu’une contraction locale de Médard et Bonnichon une altération de Benichon, diminutif du prénom Benoît.
Connart vient d’un vieux Con-hardt, nom d’origine germanique signifiant initialement «brave et fort», comme Salaud, qui n’est apparu dans notre langue et sous son sens actuel qu’en 1581, vient en fait d’un Salawald, signifiant «la maison qui gouverne ».
Torcheboeuf n’était que le nom du conducteur d’un attelage de boeufs et Salpêteur celui d’un fabricant de salpêtre. L’ancêtre des Grandvaux habitait une grande vallée. Celui des
Malmonté, près d’une mauvaise montée et celui des Lacrotte, tout près d’une
« cropte» (grotte) tandis que les aîeux des Bèzecourt, une ferme plantée de bouleaux.
Le breton Bescon désignait un vicomte. Le gascon Lanusse, une lande sèche. Le savoyard Molard, un terrain élevé. L’auvergnat Vaysset venait de l’ancien nom du noisetier et le flamand Vandeputte n’est autre que notre Dupuis d’ailleurs, comme l’arabe Elbez se rapportait au faucon.
Comme vous le voyez, la généalogie peut s’avérer parfois très divertissante.
A ce propos, je vous invite d’ailleurs à visiter le site de Jean-Louis Beaucarnot, sommité française de généalogie
www.beaucarnot-genealogie.com
Des patronymes curieux
Attention, ils ont tous réellement existé !
Pour être vieux de quelque huit siècles et avoir été forgés dans des langues, patois et dialectes qui nous sont étrangers, bien des noms de famille nous semblent pour le moins curieux et parfois énigmatiques.
C’est le cas de noms provenant sans doute de mésaventures personnelles et de circonstances ponctuelles, comme : Aimelafille, Bonnapetit, Bouffechoux, Chaudoreille, Departout, Mangematin, Meurdesoif, Ouvreloeil, Percepuce, Poircuite, Rabajoie, etc…
C’est aussi le cas de certains noms « chiffrés », comme: Trois, Quatre, Six, Sept, Quatorze, Quinze, Dix-neuf, Vingtdeux, Vingtrois…, ou comme Troisoeufs, Troislouches, Sixdeniers, Quinzebilles, Trentesaux…
C’est encore le cas de noms doubles ou composés, comme Poivert-dit-Verpois, Joly XIV, Sauvage-Lerouge, Gigot-Gaillard, Gros-Bidet ou le plus long Pécourt-Lecul-Joly.
Autant de patronymes qui n’ont cependant bien souvent rien à voir avec ce que l’on imagine.
Bruno Eeckhaut
www.genealogie-lessines.be